Cobra (graphie CoBrA) ou l’Internationale des artistes expérimentaux (IAE) est un mouvement artistique validé à Paris en 1948, en réaction à la querelle entre l'abstraction et la figuration. Ce mouvement publie la revue Cobra (1948-1951). Il se disloque partiellement à partir de 1949 après l'exposition internationale au Stedelijk Museum Amsterdam, et définitivement sur déclaration en 1951. Ce qui ne signifie pas la fin de la production d'œuvres dans le prolongement de Cobra qui sera au contraire beaucoup plus riche et plus libre après Cobra pour la plupart des artistes que ce mouvement a dynamisés.
L’avant-Cobra -Peu avant la fondation officielle de Cobra, ou pratiquement en même temps, le Groupe Hollandais Expérimental Experimentele Groep in Hollandnote 1,2, est fondé à Amsterdam en juillet 1948 par de nombreux artistes néerlandais, en révolte contre l'art culturelnote 2. Ce groupe publie en septembre-octobre 1948 la revue Reflex où déjà s'annonce le mouvement CoBrA, et qui marque la constitution du Groupe Expérimental Hollandais.
Historique -Le nom est l'acronyme de, Copenhague, Bruxelles, Amsterdam », du nom des villes de résidence de la plupart des membres fondateurs.« une collaboration organique expérimentale qui évite toute théorie stérile et dogmatique...Nous avons constaté que nos façons de vivre, de travailler, de sentir étaient communes; nous nous entendons sur le plan pratique et nous refusons de nous embrigader dans une théorique artificielle. Nous travaillons ensemble et nous travaillerons ensemble5. » Il ne s'agit pas de créer un groupe ou une élite exclusive, avec un programme précis, mais d'inviter à une aventure collective, projet qui ne peut se développer que si chacun porte en soi, selon Asger Jorn, sa force de travail. Willem Sandberg Dans un bref prologue à l'exposition de 1949 rappelle que Cobra est à la fois né de et contre un certain contexte historique : celui de l'après-guerre, ce qui donne aux œuvres une valeur de témoignage. Le mouvement commence à se disloquer dès la première « grande exposition internationale d'art expérimental » en 1949 au Stedelijk Museum Amsterdam 9, qu'une partie de la presse a qualifié de scandale.
Art et politique- Les artistes vont chercher leur modèles auprès de formes artistiques non encore contaminées par les normes et les conventions de l'Occident : les totems et les signes magiques des cultures primitives, la calligraphie orientale, l'art préhistorique et médiéval. Cependant ils découvrent des pans encore intacts de leur propre culture, dont telles formes, encore vigoureuses, de l'art populaire nordique, de l'art primitif, de l'art naïf, et des créations dues aux enfants ou aux handicapés mentaux11. « Notre expérimentation cherche à nous laisser s'exprimer la pensée spontanément, hors de tout contrôle exercé par la raison. Par le moyen de cette spontanéité irrationnelle, nous atteignons la source vitale de l'être. Notre but est d'échapper au règne de la raison, qui n'a été, qui n'est encore autre chose que le règne idéalisé de la bourgeoisie, pour aboutir au règne de la vie. Mais contrairement à Breton, nous pensons que derrière les fausses conceptions morales, ou esthétiques, métaphysiques qui ne correspondent pas aux intérêts vitaux de l'homme, existent la vraie morale et la vraie esthétique matérialiste. L'une est l'instinct de nos besoins, l'autre l'expression de nos désirs sensoriels1. »
Les artistes préconisent la spontanéité dans l'art. Cobra se caractérise par une effervescence de l'activité créatrice, par un intérêt pour les arts primitifs.
Dans les années 1960, Cobra et son cri sur un retour au naturel et à la spontanéité a ensuite été poursuivi d'autres mouvements, favorables à un retour au naturel.
Le cri de liberté de Jorn a inspiré aussi les hippies en passant par le Flower Power.
« Un tableau n'est plus une construction de couleurs et de traits, mais un animal, une nuit, un cri, un être humain, il forme un tout indivisible" Karel Appell«
Source Wikipedia
PS: Illustration couverture Asger Jorn "Untitled"
Green Ballet 1960 Asger Jorn
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